Guerre Israël-Hamas : la famille de l’un des otages tués « par erreur » charge le gouvernement et l’armée
La famille demande des comptes. Le frère de l’un des trois otages abattus par erreur par l’armée israélienne dans la bande de Gaza a accusé dimanche lors de ses funérailles ceux qui l’ont « abandonné » de l’avoir aussi « assassiné ». « Tu avais pourtant fait tout ce qu’il fallait », a déclaré Ido Shamriz en s’adressant à son frère Alon, 26 ans, lors de son enterrement à Shefayim, un kibboutz situé au nord de Tel-Aviv. Enlevé le 7 octobre, il a été abattu avec deux autres otages, alors qu’ils criaient à l’aide en hébreu en brandissaient un drapeau blanc, et étaient torse-nus, par peur d’être pris pour des hommes du Hamas.
« Vous avez tout fait face à une chaîne de commandement ridicule, un gouvernement irresponsable et une organisation terroriste barbare. Vous n’aviez besoin de personne, vous avez tout fait correctement et c’était si proche », a déclaré un autre frère, Yonatan, selon Walla.
Depuis l’annonce de cette méprise vendredi dans la ville de Gaza, la pression des proches d’otages appelant à la reprise des négociations avec le Hamas ne faiblit pas. Des centaines de personnes ont défilé samedi soir à Tel-Aviv avant de camper devant le siège du ministère de la Défense pour réclamer un retour de leurs proches.
« Un instant de plus et tu aurais été dans mes bras »
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a dit samedi avoir le « cœur brisé », mais veut « maintenir la pression militaire », tandis que le Hamas fait d’une trêve le préalable à tout accord. L’armée a quant à elle dit regretter un « événement tragique », survenu dans un secteur de la bande de Gaza où les soldats font face à une « grande pression », d’ « intenses combats » et « de nombreuses embuscades ». Elle a néanmoins parlé d’une « violation des règles d’engagement » et une enquête est en cours.
« Tu as survécu à 70 jours d’enfer », a déclaré Dikla, la mère d’Alon, lors de son éloge funèbre. « Un instant de plus et tu aurais été dans mes bras », a-t-elle dit.
Quelque 250 personnes ont été prises en otage lors de l’attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien, qui a fait environ 1 140 morts, en majorité des civils, selon les autorités. À ce jour, 129 otages sont toujours retenus à Gaza. En représailles, Israël a promis de « détruire » le Hamas au pouvoir à Gaza et ses frappes ont fait 18 800 morts, en majorité des femmes, enfants et adolescents, d’après les autorités du mouvement islamiste palestinien.